Réglementée depuis 2009, la télémédecine n'a de cesse de gagner du terrain. Beaucoup continuent néanmoins d'appréhender cette nouvelle pratique. D'où la question : faut-il vraiment craindre la télémédecine ?
La télémédecine, c’est quoi ?
La médecine par les NTIC
Dans le sens juridique du terme, la télémédecine ne remplace en aucun cas les pratiques médicales dites traditionnelles. Le Code de la Santé publique désigne par ce terme tous les actes médicaux utilisant les nouvelles technologies d’information et de communication. De fait, la téléexpertise médicale, la téléconsultation, la télésurveillance à des fins médicales, la téléassistance et la réponse médicale pour les appels aux centres 15 ou au SAMU font partie intégrante de la télémédecine.
Les mêmes règles qu’avec la médecine « traditionnelle »
Les règles qui s’appliquent à la télémédecine sont les mêmes que celles en vigueur avec la médecine telle qu’on la connaît. Autrement dit, les patients bénéficient des mêmes droits qu’ils ont lorsqu’ils recourent à la médecine traditionnelle. Les soins dispensés par le biais des technologies d’information et de communication ne peuvent donc avoir lieu sans le consentement du patient. Le secret médical est aussi préservé. Les professionnels de santé ont toutefois le droit d’échanger des données médicales concernant un patient.
Faut-il avoir peur de la télémédecine ?
Une procédure rigoureuse
Beaucoup hésitent à demander un acte de télémédecine par peur de tomber sur des professionnels de santé non agréés, voire des imposteurs. En réalité, les professionnels de santé qui exercent dans ce domaine font l’objet de vérifications rigoureuses avant d’être admis. L’identité de tous les médecins et soignants œuvrant dans la télémédecine peut être authentifiée par les patients.
Cette pratique garantit également une meilleure traçabilité des actes médicaux. Tous les actes de télémédecine sont rapportés dans un dossier médical électronique. Des détails importants comme la date de l’acte, les prescriptions données par le médecin, l’identité des intervenants et les éventuels problèmes rencontrés. La prise en charge des patients est donc très encadrée.
Un accompagnement optimisé
Les patients reçoivent régulièrement des formations ou des conseils pour une meilleure utilisation des services de télémédecine. Un patient bien formé pourrait par exemple réaliser lui-même ses prélèvements sanguins ou des tests de diagnostic rapide depuis son domicile, puis envoyer les résultats à un médecin chargé de les interpréter. En cas de problème, il aura toujours accès aux conseils à distance d’un professionnel de santé. Les prestations médicales accessibles via les TIC santé sont testées par des usagers réels avant d’être mises à disposition des patients.
Une législation appelée à évoluer
Les tractations et les discussions en vue d’introduire la télémédecine dans le droit commun ont déjà commencé depuis janvier 2018. Les négociations concernent principalement l’encadrement des tarifs ainsi que les modalités de remboursement des actes de télémédecine comme la téléexpertise et la téléconsultation. Le gouvernement estime à 1,3 million le nombre de téléconsultations à l’horizon 2021. D’ici là, l’encadrement des actes de la télémédecine en France devrait grandement s’améliorer, de même que les méthodes et l’organisation des organismes qui œuvrent dans ce domaine.