Antarès, Procyon, Sirius : ces noms d'étoiles vous disent probablement quelque chose. D'où viennent ces appellations ? Comment les astronomes font-ils pour nommer les millions d'astres visibles dans la sphère céleste ?
Des noms hérités de l’Antiquité
L’astronome moderne, avec son télescope et ses autres appareils sophistiqués, n’est pas le premier, ni le dernier à s’intéresser aux étoiles. Dès l’Antiquité, les bergers et les cultivateurs de la Mésopotamie ont scruté le ciel pour y chercher l’inspiration divine, ou pour se repérer simplement dans le temps et l’espace.
Dépourvus d’appareils, ils n’ont eu que leurs yeux pour observer la sphère céleste. En conséquence, seules les étoiles les plus brillantes – donc les plus visibles – ont été baptisées. Les Mésopotamiens avaient néanmoins une connaissance très développée des étoiles et des astérismes, au point d’identifier plus d’une dizaine de constellations (étoiles proches qui forment des figures) connues à ce jour comme les signes du zodiaque.
Les étoiles nommées par les Arabes, Egyptiens et les Grecs
Après les Mésopotamiens, les Égyptiens et les Grecs ont aussi baptisé des constellations et des étoiles observables dans leurs régions. Leurs observations ont permis d’identifier la position d’astres célèbres comme Aldébaran, l’étoile qui suit les Pléiades, ainsi que Sirius, Deneb Kaitos, Denebola, Procyon et Antarès.
Les Grecs ont conservé la majorité des noms arabes des étoiles, mais ont baptisé les constellations à leur manière. Ainsi, les constellations de l’hémisphère nord, comme Pégase, Persée, Andromède, Céphée, la Baleine et Cassiopée sont toujours connues de nos jours par leur nom grec.
Comment donne-t-on des noms aux milliards d’étoiles de la sphère céleste ?
Les noms d’étoiles à l’ère des catalogues
Depuis l’invention du télescope, des millions d’autres astres ont été découverts. Les astronomes ont donc saisi l’importance d’établir un catalogue des étoiles pour mieux les observer et étudier de manière scientifique. L’astronome allemand Bayer fut le premier à créer un tel catalogue, où il désigne les étoiles par des alphabets grecs, associés au nom de la constellation où elles se trouvent. L’étoile la plus remarquable d’une constellation hérite de la lettre , suivie de la moins brillante () et ainsi de suite.
Les catalogues deviennent plus précis à mesure que les astronomes s’accordent sur la façon de localiser les étoiles sur la sphère céleste. Aujourd’hui, il existe des centaines de catalogues d’étoiles qui regroupent pas moins de 15 millions d’étoiles, une broutille par rapport aux 200 milliards d’étoiles de la Voie lactée.
Parmi les plus célèbres, on citera notamment l’Index Catalog, le catalogue NGC (New General Catalog), le Messier et le catalogue de Bonn (BD). Un même objet céleste peut ainsi avoir deux appellations différentes. Vega de la Lyre s’appelle, par exemple, HD 172167 dans le catalogue Henry Drapper et Lyr dans celui de Bayer.
Offrir un nom à une étoile, vraiment ?
Ces dernières années, des entreprises du monde entier proposent aux particuliers de baptiser une étoile par leur nom, moyennant un prix très variable selon l’opérateur. Ces entités s’engagent à enregistrer le nouveau nom de l’étoile en question auprès du Bureau des droits d’auteur des États-Unis (ou de l’Union européenne). Ces noms de baptême ne sont reconnus par aucun organisme officiel.