Avec son long bec et sa démarche pataude, le canard de Barbarie ne passe pas inaperçu. Très sociable, il peut devenir facilement familier avec son éleveur. Il s’adapte bien à la domestication.
Canard de Barbarie : quelles caractéristiques ?
Une espèce introduite en Europe
Jusqu’au XIXe siècle, Barbarie était un terme utilisé pour désigner le littoral des actuels Maroc, Algérie, Lybie et Tunisie. Il cachait l’exotisme des régions lointaines et peu connues de l’époque. Le figuier de Barbarie, la poule de Barbarie les volailles naines et nos amis le canard de Barbarie était les plus populaires. Les Amérindiens ont domestiqué pour la première fois le canard de Barbarie.
Il a été ensuite introduit en Europe par les Espagnols. À cette époque, l’animal promenait une silhouette ronde de 4Kg. On avait l’impression de voir un sumo dans nos basses-cours. Aujourd’hui, l’espèce est adoptée dans de nombreuses parties du monde.
Canard musqué, canard muet
Selon les régions du monde, le canard de Barbarie a pris de nombreuses dénominations. En référence à l’odeur de musc dégagé par son ancêtre, il lui a été attribué le qualificatif de « musqué ». Aussi, on a l’habitude de l’appeler canard muet, en rapport avec son cancanement faible. Il doit encore cette caractéristique à son ancêtre le Colvert. En apparence, le canard musqué est très facile à reconnaître.
De couleur rose, sa face dénudée est pourvue de caroncule. Un petit plumet surplombe sa tête. Sa queue est longue et seule la femelle présente des plumes recourbées (crosses). Les canetons prennent vite leurs plumages adultes à dominance noir ou blanc avec des nuances de vert, de bleu ou de bronze.
Comment traiter le canard de Barbarie en élevage ?
Une espèce qui a gardé ses facultés à l’état sauvage
Le canard de Barbarie a gardé bon nombre de ses habitudes à l’état sauvage. Il niche sur les troncs d’arbre, loin des prédateurs comme le serpent. Ainsi, il peut voler et se percher. La cane, elle aussi, a hérité de l’instinct maternel du Couvert. Avec ses longues griffes, cette volaille peut grimper sur les clôtures.
Il est conseillé d’avoir un grillage haut et bien solide. Pour protéger les petits du picage, une maladie qui apparaît lors de la pousse des plumes, il faut fabriquer un enclos herbeux.
En élevage intensif, la femelle est plus performante, car elle peut couver jusqu’à 20 œufs blancs, et ce, pendant 35 jours contre les 28 jours classiques. Autre que la production d’œufs, l’élevage du canard de Barbarie peut être orienté vers la production de foie gras et de magrets.
Une alimentation variée
Le canard de Barbarie est facile à nourrir. C’est un omnivore qui demande une alimentation variée. Ils adorent les céréales (grains de maïs ou de blé). Comme des belles femmes, la cane de Barbarie a aussi besoin d’un régime vert à base de salade et d’herbe, pour garder la ligne !
Les apports en protéines viendront des petits insectes, des amphibiens et des reptiles. Si après le déjeuner, vous avez des restes, ne les jetez surtout pas, notre ami de Barbarie raffole de légumes, de riz, de pain ou d’épluchures. Seuls les petits canetons sont exigeants en alimentation.
À défaut de granulé spécial démarrage, nourrissez-les avec du pain trempé dans de l’eau mélangée avec de la farine. Le canard de Barbarie est donc un bon producteur mais aussi un aimable compagnon.