Comprendre l’alcoolisme

Bouteille vide, ivrejarmoluk/Pixabay
L’alcoolisme est une addiction qui touche des millions de personnes dans le monde. Cette dépendance représente de nombreux dangers, autant dans le cercle intime que professionnel.
Comment devient-on alcoolique ?
L’alcoolisme est une dépendance, se traduisant par une consommation régulière d’alcool, même si elle est modeste. Même si cette addiction ne devient apparente que quand les doses sont importantes, elle peut avoir commencé bien plus tôt.
Les étapes
Il existe trois principales étapes menant une personne à devenir alcoolique. La première est un événement douloureux ou traumatisant que la personne cherche à oublier ou à anesthésier avec l’alcool. C’est parce que cela l’aide à prendre de la distance avec ce trauma que cette personne se tourne vers l’alcool. Une deuxième fracture apparaît quand sa consommation d’alcool et son comportement font le vide autour d’elle. Elle s’étend ainsi au milieu social, dont la famille, les amis et l’entourage. Ce fossé entraîne aussi une rupture entre cette personne et elle-même, qui en arrive à la troisième étape. La personne commence alors à ne plus supporter la personne qu’elle est devenue et à mépriser son addiction. Un individu pris dans cet engrenage se rend alors compte du poison de l’alcool et de ses méandres, mais d’un autre côté, il en a également besoin, car il ne peut plus s’en passer. Comme on le dit, cette personne boit aussi pour oublier qu’elle boit.
Le langage et le comportement de l’alcoolique
À cause de l’addiction qu’une telle personne cherchera toujours à minimiser, elle a souvent de grandes difficultés d’expression, ce qui s’appelle la prétérition. Dans ce mode d’expression, qui n’est ni du déni ni de la mauvaise foi, l’alcoolique exprime ce qu’il ne boit pas à l’envers, car c’est le corps qui dicte l’esprit. La personne dépendante est dominée par son besoin d’alcool, mais il s’en défend par pudeur.
De la même manière, de nombreux aspects de son comportement sont spécifiques aux personnes en situation de dépendance, comme la constitution de réserves cachées d’alcool, l’alcoolisme caché ou en solitaire, souvent accompagnés d’épisodes de dépression. À force d’isolement et de réclusion, l’alcoolique touche bientôt le fond et s’opère alors une prise de conscience, qui est parfois suivie d’une prise de décision.
Soigner l’alcoolisme
Pour soigner cette addiction, il est nécessaire de se pencher sur les trois étapes susmentionnées, de les gérer avec délicatesse et amour. L’entourage peut avoir tendance à oublier la personne et à se focaliser sur la dépendance, ce qui peut freiner la guérison.
Il convient ainsi d’observer le point de départ qui a poussé à la consommation régulière d’alcool. Cette raison initiale provient d’un manque ou d’une rupture de reconnaissance, que l’individu a ensuite tenté de soigner avec l’alcool pour un effet de compensation. Elle peut être due à une rupture avec une personne extérieure, suite à un décès ou à cause d’un traumatisme qu’il aura vécu dans sa vie personnelle. Ensuite, il doit se débarrasser de la culpabilité qu’il s’est infligée, face à la réaction des autres, et face à sa propre réaction, et apprendre à dissocier l’addiction – ce qui est reproché – et sa propre personne. Pour aider une personne en situation de dépendance, il est nécessaire de créer une relation de confiance, d’ouverture d’esprit et de raison, et d’aider la personne à soigner ses blessures, de le réconcilier avec lui-même et de l’épauler à chaque étape, sans le rabaisser.